Edward Hopper vu... par Martin de Thurah
Arte Creative
Martin de Thurah, notamment apprécié pour sa réalisation de clips vidéo, manifeste au travers de ce court-métrage, un savoir-faire plus large à celui qu'on lui connaissait...
De toute évidence, Moutain lui aura permis de s'affranchir de cette étiquette en marquant au sceau de son talent le travail cinématographique qu'il fournit, et scellant ainsi sa place parmi les grands cinéastes Danois.
Mountain représente l'un des huit court-métrages créés par huit réalisateurs de renom et inspirés par huit tableaux d'Edward Hopper. Et c'est à l'occasion d'une rétrospective autour des travaux de ce dernier, organisée au Grand Palais à Paris, que l'heure se veut au réenchantement du peintre virtuose...
Exercice réussi puisque la patte d'Edward Hopper s'avère incontestablement palpable dans ce court-métrage, pour deux raisons principales.
Premièrement,on y retrouve une incroyable maîtrise de la lumière. Attribut commun aux deux artistes qui de surcroît, concoure à la dimension sensible, poétique, mélancolique et dramatique de l'oeuvre.
Deuxièmement, la préconisation du triptyque : un homme, une femme et le sentiment de solitude qui vient brûler à petits feux, le lien existant entre eux deux.
Prisonnié de sa surdité,Hopper peint et dépeint le silence dans la majorité de ses œuvres. Dans Mountain, De Thurah montre de quelle manière le désir obsessionnel et insatisfait d'avoir un enfant, a conduit le couple dans ses retranchements, jusqu'à l'aliénation.
Puisant ses influences dans les œuvres photographiques du XVIIe siècle, cet illustre peintre autrefois inspiré devint à son tour inspirant. Edward Hopper vu par... Martin de Thurah ou la fusion de deux univers pour notre plus grand ravissement.
